Les Assises de lutte contre l’antisémitisme
Aurore Bergé, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, relance le jeudi 13 février les assises de lutte contre l'antisémitisme.
« L’antisémitisme n’est pas une haine comme les autres. L’histoire de l’antisémitisme, c’est celle d’une obsession qui traverse le temps, les régimes et les frontières. Siècle après siècle, être juif c’est trop souvent être coupable. Coupable de tout et de
son contraire. Trop riche ou trop misérable, trop cosmopolite ou trop nationaliste, trop visible ou trop dissimulé, trop intégré à la vie collective ou trop différent…
Les juifs sont supposés incarner, selon l’époque, le capitalisme rapace ou le bolchevisme destructeur. L’histoire est jalonnée de ces contradictions meurtrières. Leur simple existence suffit à nourrir les complotismes. Hier, les Juifs étaient accusés d’empoisonner les puits et de sacrifier des enfants. Aujourd’hui, certains les accusent d’avoir orchestré des pandémies mondiales ou des crises économiques. L’antisémitisme épouse malheureusement son époque.
Il mue, mute et se renouvelle. Il en épouse les angoisses et les fractures, et c’est ainsi qu’il se perpétue. A chaque crise, la même mécanique implacable : Les juifs redeviennent l’ennemi ontologique, la cible de toutes les colères, de toutes les obsessions, de toutes les violences. Il n’est pas question d’être spectateurs ! Antijudaïsme, antisémitisme, antisionisme : face à toutes les formes de haine anti-juive, il n’y a plus d’indifférence possible. La réponse de la République est un refus en bloc, total, absolu car l’antisémitisme ne se combat pas « à la carte ». L’État a agi et il agira encore pour mieux protéger et mieux sanctionner : à chaque acte, l’État doit répondre ; à chaque insulte, à chaque attaque, l’État doit sanctionner. Le gouvernement y veille et j’en suis la vigie. »